(Bénin Révélé Mag) – Lors de sa dernière visite à Ouagadougou, Emmanuel Macron, président français avait promis « d’œuvrer pour que, d’ici cinq ans, les conditions soient réunies pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain en Afrique ». Cette résolution porte des fruits.
Il avait pour ce faire, mandatés en 2017, Bénédicte Savoy, historienne de l’art et Felwine Sarr, universitaire et écrivain sénégalais. Les deux experts se sont particulièrement intéressés à l’Afrique subsaharienne et ont interrogé plus de 150 experts et acteurs politiques. A l’issue de ce travail, les experts ont dressé un rapport sous-titré « Vers une nouvelle éthique relationnelle », qui sera en librairie le 27 novembre 2018.
Bénédicte Savoy et Felwine Sarr suggèrent au président Macron, dans leur rapport sur les restitutions du patrimoine culturel africain « des restitutions temporaires et des restitutions définitives ».
Mais, dans l’attente d’avoir une idée claire sur la conduite de la France suite au rapport Sarr-Savoy sur les restitutions du patrimoine culturel africain, Patrice Talon, président béninois et pionnier dans cette « lutte », a des raisons de jubiler. On se rappelle qui l’avait fait de la question de la restitution des trésors culturels du Bénin et de l’Afrique en général, son combat personnel.
Le refus opposé à sa demande de restitution par Jean-Marc Ayrault, ancien ministre français des Affaires étrangères, n’a pas découragé le chef de l’Etat, qui a réitéré face à Emmanuel Macron, son souhait de voir revenir au pays ces objets qui représentent beaucoup pour la culture et même pour la spiritualité de certains peuples.
Aussi, les experts commis pour cette question ont donné un avis plutôt favorable, rejoignant ainsi la philosophie du président Patrice Talon. « Derrière le masque de la beauté, la question des restitutions invite en effet à mettre le doigt au cœur d’un système d’appropriation et d’aliénation, le système colonial, dont certains musées européens, à leur corps défendant, sont aujourd’hui les archives publiques ». Ainsi débute ce rapport qui fera à coup sûr et à nouveau parler du chef de l’Etat béninois.