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Talon à Yokohama [TICAD 7] : Voici le point de la coopération économique et technique entre le Bénin et le Japon

[Bénin Révélé Mag] – Le président béninois Patrice Talon participe à la 7e Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l’Afrique (TICAD 7) en ce moment et jusqu’au 30 août 2019 à YOKOHAMA au Japon. En plus de la rencontre avec de nombreux investisseurs japonais, le président Patrice Talon a rencontré en tête à tête de nombreux chefs d’Etat africains. Parmi eux, le président nigérien Muhammadu Buhari rencontré le 28 août 2019 en marge de la conférence des chefs d’Etat sur le développement de l’Afrique. Avec lui, il a sans doute évoqué la question de la récente fermeture des frontières du Nigeria.

Les présidents du Burkina Faso, Roch Marc Christian KABORE et Mahamadou Issoufou du Niger ont également été rencontrés.

De leur côté, les ministres Aurélien AGBENONCI des Affaires étrangères et Romuald WADAGNI de l’Economie et des Finances et le Directeur Général de l’APIEx ont présenté les réformes en cours au Bénin et  sur l’opportunité qu’offre le Bénin aux investisseurs étrangers. Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères n’a pas manqué de faire le point de la coopération économique et technique entre le Bénin et le Japon.

La coopération entre le Bénin et le Japon date de plus de cinq (05) décennies et s’est renforcée au fil des années notamment à partir de 1979 de manière active et significative. Cette coopération se manifeste sous deux volets : le volet bilatéral et celui multilatéral.

Dans le cadre de la coopération bilatérale, elle est à la fois économique et technique.

La coopération économique

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La coopération économique entre le Bénin et le Japon couvre plusieurs programmes à savoir : le programme alimentaire (KR1), le programme d’aide à la production agricole (KR2), le programme du don spécial hors-projet et le programme du don général.

Il s’agit d’une aide annuelle portant généralement sur le don de riz, qui est ensuite cédé aux populations à des prix subventionnés. Le Gouvernement béninois a l’obligation de reconstitution en fonds de contrepartie d’un montant égal aux deux tiers (2/3) du prix FOB de la valeur du don.

Le Bénin a déjà bénéficié de plusieurs KR1. Le don alimentaire de l’année 2014 par exemple, est évalué à 390 millions de yens soit environ 1,7milliard de francs CFA, et celui de l’année fiscale 2015 à 420 millions de yens soit environ deux (2) milliards de francs CFA, celui de l’année 2016 à 250 millions de yens soit environ 1, 3 milliard de francs CFA et celui de l’année 2017 à 320 millions de yens. Le don de l’année 2018 est d’une valeur de 300 millions de yens

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Elle consiste en la fourniture d’intrants, de matériels ou d’équipements agricoles destinés à favoriser l’accroissement de la production agricole. Comme pour le KR1, les produits sont cédés aux agriculteurs à des prix subventionnés et les fonds de contrepartie reconstitués à hauteur de 2/3 de la valeur FOB des produits acquis servent à financer les projets relevant du secteur rural. Il été suspendu depuis 2005 pour mauvaise gestion, semble-t-il.

Il s’agit d’une subvention d’appui au Programme d’Ajustement Structurel (PAS). Elle sert à l’importation de différents produits à commercialiser ou à exploiter par les pays destinataires.

Tout comme les autres dons, le don hors projet comporte une obligation de reconstitution des fonds de contrepartie destinés à financer des projets de développement.

Ce volet de la coopération recouvre l’assistance financière que le Japon accorde aux pays en développement pour l’acquisition de biens d’équipement et de réalisation de projets de développement dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’agriculture et de la pêche, etc.

Les fonds de contrepartie servent à financer de microprojets à caractère sociocommunautaire.

La coopération technique

L’objectif de cette coopération est d’assister et d’accélérer l’effort des pays bénéficiaires pour le développement à travers le renforcement des capacités humaines et institutionnelles.

Elle est assurée par l’Agence Japonaise de Coopération Internationale (JICA). Installée au Bénin, le 22 juillet 2005, sous le nom de Bureau du Service des Volontaires Japonais pour la Coopération à l’Etranger (JOCV), cette institution a été élevée au rang de Bureau Local de l’Agence Japonaise de Coopération Internationale.

La JICA est chargée de la mise en œuvre de la coopération technique entre les deux pays. Elle est le bras exécutant des projets financés par le Japon, gère les stages de formation, les études de développement, les volontaires japonais et les aides d’urgence en cas de catastrophes naturelles.

Les projets suivis par la JICA couvrent divers secteurs (éducation, santé, agriculture, assainissement, l’hydraulique villageoise, etc.). Au titre de ces projets, on peut citer :

Au total, les interventions japonaises au Bénin sous forme de projets s’élèvent à plusieurs centaines de milliards de francs FCA et impactent positivement les conditions de vie des populations bénéficiaires.

Ils se réalisent à travers l’envoi au Japon de fonctionnaires béninois pour des stages de perfectionnent dans divers domaines.

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L’un des éléments importants de la coopération technique est l’envoi au Bénin des volontaires japonais.

Ces Volontaires, de compétences variées, vivent et travaillent directement avec les communautés rurales. Ils interviennent dans les secteurs de la santé, de l’éducation, de l’assainissement, de l’agriculture, etc. et sont répartis dans les différentes Communes du territoire national.

Le nombre de volontaires japonais qui ont travaillé au Bénin, depuis le démarrage du programme jusqu’à ce jour est évalué à environ deux cents quatre-vingt-six (286) personnes. 

Sur recommandations conjointes des industries japonaises, le Premier Ministre ABE a annoncé le lancement de l’African Business Education (ABE INITIATIVE), dont l’objectif est d’apporter un soutien aux jeunes qui ont le potentiel de contribuer au développement des industries en Afrique. Ce programme leur offre l’opportunité de faire des Masters dans les universités japonaises en tant qu’étudiants puis des stages dans les entreprises japonaises.

Le Bénin a bénéficié déjà de trois (03) promotions de ce programme sur les quatre (04).

Le Japon intervient également dans le cadre de la coopération décentralisée. Dans ce chapitre, il est à inscrire le partenariat entre la Mairie de Cotonou et la Mairie de Yokohama

La coopération multilatérale

La coopération multilatérale avec le Japon se manifeste à travers la Conférence Internationale de Tokyo pour le développement de l’Afrique connue sous la dénomination de TICAD. Elle a été lancée en 1993 sur l’initiative du Japon pour conduire l’Afrique vers son développement.

Le Japon s’est engagé dans cette voie en reconnaissant qu’il ne saurait y avoir de stabilité, de paix et de prospérité dans le monde, tant que les problèmes de l’Afrique ne seront pas réglés.

La TICAD implique globalement les pays africains, le Japon, les pays donateurs faisant offices de partenaires de l’Afrique, les institutions internationales (ONU, PNUD, Banque Mondiale, etc.), le secteur privé ainsi que la société civile.

L’institution se réunit tous les trois (3) ans de façon alternative au Japon et en Afrique et a déjà tenu six (6) assises. Dans le cadre de ce processus multilatéral, les Etats africains dont le Bénin ont bénéficié de plusieurs projets.

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La présente édition est la septième du genre et est consacrée aux thématiques de la promotion de la transformation économique et de l’amélioration de l’environnement et les institutions en faveur du commerce à travers l’innovation et l’engagement du secteur privé et assurer la finance durable ; la promotion d’une société résiliente et durable pour la sécurité humaine ; et la promotion de la Paix et de la Stabilité.

Plusieurs projets sont en cours de négociation

Selon le ministère en charge des Affaires étrangères, la coopération avec le Japon est une coopération très dynamique et un exemple vivant de la coopération Nord-Sud. « Cette coopération, telle qu’elle se présente aujourd’hui, est prometteuse et a de beaux jours devant elle au regard des engagements qui la sous-tendent. Le Bénin doit saisir davantage l’opportunité qu’offre le Japon et profiter de cette coopération basée sur un partenariat gagnant-gagnant et respectueuse de la souveraineté de chacun des Etats », indique-t-on du côté du Maec.

Au titre de cette coopération, plusieurs projets sont en cours de négociation. Il est à souhaiter l’accélération des procédures de mise en œuvre desdits projets. Il s’agit notamment de la construction d’un échangeur au carrefour Toyota à Cotonou, la construction d’usine dans le secteur textile, l’accueil du Forum de la TICAD 8 en 2022.

D’autres projets prioritaires pourraient également être soumis à la partie japonaise, notamment l’assainissement de certaines grandes villes du Bénin, l’aquaculture et les infrastructures routières.

Par Laurent Adjovi

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