Publié le 9 février 2024 Lecture : 2 minutes.
« Ce que l’on observe au Sénégal, qui est regrettable, est de nature aujourd’hui à nous interpeller sur le rôle des communautés auxquelles nous appartenons. Est-ce que la Cedeao ou l’Uemoa, cette fois-ci, doit condamner ou non ? » Patrice Talon, qui répondait aux journalistes lors d’une conférence de presse, jeudi 8 février, a dit son inquiétude face aux conséquences, pour la sous-région, de la crise politique ouverte au Sénégal par le report de la présidentielle au 15 décembre 2024. Il a cependant avoué son incertitude quant aux mesures à prendre. « Quand on condamne, on dit : ‘’Il ne faut pas condamner’’. Quand on sanctionne, on dit : ‘’Il ne faut pas sanctionner’’. Il faut faire quoi ? », s’est interrogé le chef de l’État béninois.
« Être réalistes »
Patrice Talon est également revenu sur le bras de fer qui se joue entre la Cedeao et les trois pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), depuis que le Burkina Faso d’Ibrahim Traoré, le Mali d’Assimi Goïta et le Niger d’Abdourahamane Tiani ont annoncé, le 28 janvier, leur volonté de quitter l’organisation sous-régionale. Il a notamment remis en cause le régime de sanctions imposées par la Cedeao aux régimes putschistes.
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« Le moment est arrivé de faire le point, de savoir si les mesures qui ont été prises ont produit leurs effets ou non », a-t-il plaidé, soulignant que ces sanctions « ne sont pas destinées à durer dans le temps parce que cela porte des préjudices graves aux populations », a-t-il plaidé, appelant ceux de ses homologues partisans d’une ligne « dure » à « être réalistes ».
Il a par ailleurs affirmé qu’il était encore possible d’éviter le divorce entre l’AES et la Cedeao. Ma position, aujourd’hui, […] est qu’il faut laisser tomber [les sanctions] », a-t-il lâché. « Que veulent les Maliens ? C’est OK. Que veulent les Burkinabè ? C’est OK. Que veulent les Nigériens ? C’est OK », a-t-il égrené devant les journalistes. Pour le président béninois, s’il convient désormais de lâcher du lest, c’est que c’est le seul moyen pour que « cette décision de séparer les peuples n’aille pas plus loin que la déclaration d’intention ».
Le président béninois a également réaffirmé qu’il n’avait pas l’intention de se présenter pour un troisième mandat, et exposé sa position sur le débat en cours, au Bénin, sur l’opportunité d’une nouvelle réforme de la Constitution. « Je ne veux aucune révision de la Constitution. Je ne veux pas qu’on touche à une virgule de la Constitution », a-t-il martelé.
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Article écrit publié en premier sur JeuneAfrique.Com