Sacca Lafia : « Depuis le 1er janvier 2018, il n’y a pas eu un seul braquage au Bénin ! » [Stratégies]
Présentant un bref bilan de l’action de son département ministériel au cours de ces deux dernières années, le 05 avril dernier, Sacca Lafia, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Publique a affirmé à la télévision nationale que depuis le 1er janvier 2018, il n’y a pas eu un seul braquage sur toute l’étendue du territoire béninois. Résultat d’une stratégie et d’une politique bien menée.
« Pour le gouvernement et son président, la sécurité est le fondement de tout développement… Le développement ne peut se faire sans l’activité des hommes…. Pour que les activités des hommes puissent se dérouler dans les délais, les normes et la célérité qu’il faut, il faut la sécurité. C’est la matière première et fondamentale qui permet tout développement », a de prime abord relevé le ministre Sacca Lafia qui n’a pas manqué de faire un bref état des lieux de la situation au mois d’avril 2016, date de l’accession du président Patrice Talon à la magistrature suprême.
« Il y avait des braquages quotidiens au Bénin, surtout à Cotonou. En avril 2016, aucun Béninois de se hasardait à dire, j’achète une moto neuve et je vais la garder pendant trois mois. Aucun Béninois ne pouvait dire, je vais en boite de nuit, je vais rentrer chez moi à en toute quiétude à 2h du matin. Le gouvernement dès son arrivée, a pris le taureau par ses cornes. Résultat, la situation aujourd’hui s’est nettement amélioré. Depuis le 1er janvier 2018, il n’y a pas eu un seul braquage sur toute l’étendue du territoire », affirme le ministre.
Pour réussir cet exploit, le gouvernement a effectué une réforme majeure. La fusion dès le 1er janvier 2018 de la Police et de la gendarmerie nationales pour ne plus avoir deux centres de commandement. Aujourd’hui, les populations, les membres du gouvernement savent à qui s’adresser quand il y a un problème sécuritaire. C’est au nouvel directeur général de la Police républicaine, le Général Nazaire A. Hounnonkpè, son adjoint et son personnel. « Cette centralisation a conduit à l’efficacité. Cela a permis de jumeler les moyens et de centraliser toutes les informations pour une efficacité dans l’action », explique le ministre.
Autre réforme, la fin du rançonnement des populations par la police. De l’avis de Sacca Lafia, « une centaine de policiers sont allés en prison pour avoir rançonné. Et nous les avons punis dans leur moelle. C’est-à-dire sur le grade. Avant quand un agent de la police commettait une faute, on se contentait de l’enlever de son poste. A présent les sanctions sont plus justes. A présent, quand on vous sanctionne, on vous retarde en grade et on ne peut plus vous nommer rapidement parce que vous êtes un mauvais élément. Ce qui n’était pas le cas avant quand on vous sanctionnait. Car au fil du temps, on pouvait oublier votre sanction. »
Equipement de la police
Par ailleurs, chaque commissariat a désormais une dotation mensuelle régulière (dont le montant n’a pas été dévoilé par le ministre) qui lui permet de fonctionner sans avoir besoin d’attendre la hiérarchie. Dotation issue du Fonds de sécurité mis en place. Ce qui fait en sorte que les policiers se sentent plus à l’aise et chaque policier travaille dans de bonnes conditions. Aussi, il a été imposé la mobilité des agents de sécurité.
Le gouvernement a également massivement équipé la police républicaine. De novembre 2016 à décembre 2017, 180 véhicules pick up, 540 motos et huit tonnes de pièces détachées ont été donnés aux forces de sécurité et de défense. Inédit ! « Même ceux qui ont 20 ans de carrière vous dise que c’est pour la première fois qu’un gouvernement décide de doter ainsi aux forces de l’ordre de tels équipements », indique Sacca Lafia.
Dans la même veine, la construction de la clôture du centre de secours de Sèmè-Kpodji a été achevée. Deux bâtiments ont été construits et réceptionnés à Abomey-Calavi et à Sodjéatimey en 2016 au profit des Sapeurs-pompiers. Un autre bâtiment a été provisoirement reçu à Lokossa pour les Sapeurs-pompiers. Sans oublier la réfection des locaux du centre de secours de Kandi en 2017.Aussi, la stratégie du fonctionnement de la police a changé. Avant, il y avait des barrières ou barrages à tous les 50 Km. Ce qui était d’ailleurs contraire à la constitution, car tous les citoyens Béninois (et désormais les ressortissants de l’UEMOA) ont le droit d’aller et venir. Plus encore, l’on a assisté à un renforcement de la sécurité le long du Corridor frontalier.
La lutte contre la cybercriminalité
La cybercriminalité est présente au Bénin. Mais, c’est un problème mondial, reconnaît le ministre qui a engagé une chasse sans merci aux cybercriminels et auteurs de crimes rituels. Une unité spécialisée de lutte contre la cybercriminalité est déjà en place même si elle fonctionne avec quelques faiblesses parce qu’il n’y a pas assez de précisions sur les enregistrements de ces cybercriminels.
« Cette cybercriminalité a pris une certaine dimension avec des cybercriminels qui escroquent les Béninois, les Africains et même les non-africains. D’autres vont même se confier à des fétiches pour mieux le faire et donnent en offrande du sang humain. S’ils donnaient en offrande des poulets et du fromage blanc on ne s’en plaindrait pas. Pourtant, aucun fétiche ne demande du sang humain. Mais, les petits cybercriminels, ayant perdu confiance en eux-mêmes, pensent qu’il faut se confier aux féticheurs pour leur demande de faire en sorte qu’ils puissent avoir dix millions de francs Cfa. Le féticheur lui-même n’a jamais reçu 100 000 francs Cfa en main. Pour lui, les dix millions sont inaccessibles. Et pour le renvoyer pour de bon, le féticheur lui demande quelque chose d’impossible à obtenir : le sang humain. Il le dit en croyant qu’il ne reviendra plus. Mais, malheureusement, il y a des gens qui vont jusqu’au bout », raconte le ministre.
Selon Sacca Lafia, le Bénin est sous-équipé en matière de lutte contre la cybercriminalité. Aussi parce que ce phénomène était un peu négligé par le passé. Ce qui faisait par exemple que certains citoyens obtenaient un abonnement téléphonique (carte SIM) avec un nom fictif. Avec la future carte RAVIP, ce manquement sera par exemple corrigé. Sacca Lafia promet que le gouvernement viendra à bout de ces cybercriminels : « Nous allons être à la hauteur. Nous allons améliorer la formation de nos agents et décentraliser cette formation dans toutes les zones du pays pour pouvoir traquer ces cybercriminels ».
Implication du privé et des populationsPour mieux réussir ses missions, le secteur privé et les populations ont également mis à contribution. Un décret faisant obligation aux établissements financiers de se doter de caméras de vidéosurveillance a été publié. Et la sécurité reposant d’abord sur le renseignement et le ration policier/citoyen étant très faible, la police a mis en service un numéro vert d’urgence : le 166 (Appel gratuit). Ce numéro vert est utilisé pour dénoncer des faits de criminalité et des comportements suspects. Les statistiques relatives au trafic sur le numéro ont affiché 40 00 appels/jour au début et 2500 appels/jour aujourd’hui avec huit postes en connexion simultanée. Ce que le ministre Sacca Lafia appelle une « coproduction effective de la sécurité ». Ceci grâce à la collaboration des populations et à l’élaboration et la vulgarisation d’une charte de sécurité du citoyen.
Dans l’optique de préserver la vie des populations d’autres actions ont été entreprises, notamment dans le cadre de la Prévention et la gestion des risques et catastrophes. C’est ainsi qu’un Schéma national d’analyse et de couverture des risques (SNACR) a été élaboré en avril 2016. Le Plan de contingence national (PCN) a été actualisé en mai 2016 et en août 2017 et les textes de gestion du secteur funéraire ont été finalisés en décembre 2017 par la Direction générale de l’état civil (DGEC). Ceci dans le but de moderniser ce secteur et se conformer aux normes de santé.
En perspective, la Police républicaine se dotera bientôt d’un Datacenter et d’une salle de vidéosurveillance avec radars sont en cours de déploiement dans les villes à statut particulier. Toute chose qui font dire au ministre de l’Intérieur que : « le gouvernement est vraiment soucieux d’étendre la sécurité sur toute l’étendue du territoire pour le bonheur de l’ensemble des citoyens ».
Par Bénin Révélé Mag