Résultats des législatives 2019 : le taux de participation de 27,12% n’est pas à dramatiser
Si 20 partis ou alliances de partis et plus mobilisent deux millions et quelques électeurs et que deux partis en mobilisent plus d’un million, cela est aussi compréhensible.
(Bénin Révélé Mag) – Les résultats provisoires des législatives du 28 avril 2019 publiés ce jeudi 02 mai 2019 par la Cour constitutionnelle renseignent que le taux de participation est de 27,12% (1.353.955 votants) avec deux partis qualifiés. Ce taux a été l’objet de préoccupations depuis l’annonce des grandes tendances par la CENA. Mais, quand on scrute les statistiques de scrutins législatifs passés, on peut convenir que la situation n’est pas à dramatiser.
En 2007 : le taux de participation est de 61% (2.762.423 votants) et 26 listes.
1ère classée, 650.058 voix pour 23,53%
Les dernières, 6.007 voix (PSD BELIER) et 5.311 voix (Alliance KEREREKE) ;
Total des suffrages exprimés : 2.762.423
En 2011 : le taux de participation est de 56,32% (2.087.667 votants) et 19 listes de partis et alliances de partis.
Total des suffrages exprimés : 1 992 131
1ère classée, Alliance FCBE 663 958 pour 33,33%
La dernière : 6507 (Notre Destin Commun)
Ces données montrent que le taux de participation aux élections fluctue. On observe qu’en 2007, sur 26 listes, la première réalise un score de 650.058 voix. C’est-à-dire que le premier parti sorti des présentes élections, UP, fait presqu’autant, alors que pour diverses raisons qu’on a précédemment évoquées, de nombreux électeurs ne sont pas sortis. Ils seraient tous sortis que ces résultats seraient forcément meilleurs.
Par ailleurs, quand on constate que des alliances de partis sont capables de recueillir de minables scores, on doit se convaincre de la pertinence de la réforme du système partisan qui incite au regroupement pour l’avènement de grands partis dans notre pays.
Les suffrages recueillis par les deux partis sont de l’ordre de ceux des grands partis et alliances de partis qui émergent sous l’égide des anciens textes. Cela prouve bien leur représentativité. Et s’il y avait eu plus de partis et moins de polémiques, il est évident que les suffrages recueillis par ces partis seraient forcément plus importants.
Ces éléments permettent donc de relativiser les critiques formulées par rapport au taux de participation au scrutin du 28 avril 2019.
Quand on voit le nombre de votants en 2007 comme en 2011, eu égard au nombre de listes en présence, il convient de considérer que les chiffres annoncés, qui auraient pu être meilleurs, restent néanmoins dans la dynamique des pratiques au Bénin.
Si 20 partis ou alliances de partis et plus mobilisent deux millions et quelques électeurs et que deux partis en mobilisent plus d’un million, cela est aussi compréhensible.
Par Laurent Adjovi, Bénin Révélé Mag