Bénin Révélé Mag – Le gouvernement a décidé à la faveur de son conseil du 13 juin 2018, de faire désormais appel à l’appui des privés, dans la gestion des œuvres sociales dans les universités publiques du Bénin. Ainsi, les Centres des œuvres universitaires et sociales (Cous) n’auront plus l’exclusivité en cette matière.
Le gouvernement envisage dès la rentrée de 2018, d’instaurer un nouveau mode de gestion impliquant le privé dans la fourniture des prestations en transport, en restauration, en hébergement et en couverture sanitaire aux étudiants. Il est question de déléguer aux prestataires privés, certaines attributions des Cous.
En effet, le gouvernement a fait le constat que le nombre d’apprenants dans l’enseignement supérieur public est en nette augmentation d’année en année. Ainsi, c’est environ 3 milliards de F.Cfa sont dégagés par l’Etat pour les services fournis aux étudiants par les Cous. Paradoxalement, « la qualité des prestations est insatisfaisante et l’effectif des étudiants ayant accès auxdits services reste en deçà de la moyenne ». Ce constat découle des statistiques des cinq dernières années, d’après le Conseil des ministres.
L’objectif escompté à travers cette décision est d’assurer un partenariat public-privé gagnant-gagnant au profit des étudiants. Elle permettra notamment d’ouvrir aux partenaires privés, les prestations sociales aux étudiants tout en assurant la qualité des services. En délégant la gestion de ces attributions aux privés, le gouvernement devant maîtriser les coûts de gestion et veiller à ce qu’ils soient accessibles à la grande majorité.
Selon le gouvernement, cette approche permettra aux partenaires privés de « faire valoir pleinement leur savoir-faire dans le domaine des services collectifs de restauration, d’hébergement, de transport et de couverture sanitaire ». Mais avant tout, elle entend permettre l’optimisation des capacités d’accueil, l’amélioration des conditions minimales de confort à offrir aux étudiants et la satisfaction des besoins quantitatifs et qualitatifs des services offerts aux étudiants ; ceci par la délégation des niveaux de décision opérationnelle aux partenaires privés, l’Etat conservant le niveau de décision stratégique. Ainsi, les Cous continueront de bénéficier de leurs subventions.
Cette décision vient en réponse aux plaidoyers des étudiants et de l’administration universitaire qui ont exprimé la nécessité de profondes réformes pour améliorer la qualité des services offerts.
En effet, 2394 étudiants sont hébergés en moyenne par année académique, sur un total moyen de 85 000 étudiants. Environ 3235 repas en moyenne seulement sont servis par jour et 273 483 voyages-étudiants (du campus vers les agglomérations de résidence et inversement) par année académique avec seulement sept bus de cinquante places opérationnels.
Présentant le point du Conseil des ministres, Oswald Homeky explique qu’une telle situation, « appelle une réforme qui permette d’assurer des services de qualité à la communauté estudiantine », surtout que, ajoute –t – il, « la plupart des prestations (transport, restauration, hébergement) sont, de fait, assurées par les opérateurs privés et ce, en l’absence d’un cadre de partenariat et sans la qualité attendue». D’où la décision du gouvernement de confier dorénavant aux privés « toutes les prestations sociales aux étudiants en veillant à la qualité des services et à la maîtrise des coûts qui doivent être compatibles avec le pouvoir d’achat du plus grand nombre ».