Mines d’or au Mali : la junte place le CEO de l’australien Resolute en détention
Publié le 9 novembre 2024 Lecture : 2 minutes.
Terry Holohan, directeur général de la société minière australienne Resolute Mining Ltd., a été placé en détention par la junte malienne, ont confirmé à Bloomberg des sources proches du dossier. Holohan et plusieurs autres cadres de l’entreprise ont été interpellés ce vendredi 8 novembre à Bamako, précisent ces sources, qui ont requis l’anonymat car elles n’étaient pas autorisées à s’exprimer publiquement. Basée à Perth en Australie, Resolute Mining n’a pas souhaité faire de commentaires. Un responsable du ministère malien des Mines a également refusé de réagir à la situation lorsqu’il a été contacté par téléphone. L’information a d’abord été rapportée par l’AFP.
Les cadres ont été interpellés dans un hôtel de la capitale malienne et conduits le même jour au pôle spécialisé installé sous la junte avec pour vocation de combattre la corruption et la délinquance économique et financière, a-t-on appris de source judiciaire. Ils sont interrogés en garde à vue dans une affaire de faux présumés et d’atteinte aux biens publics, a dit un responsable de la société s’exprimant sous le couvert de l’anonymat pour ne pas causer de tort à la compagnie. Il a réfuté les soupçons, mais a indiqué que les tentatives de convaincre les enquêteurs avaient pour le moment échoué.
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Resolute détient 80 % des parts de la filiale propriétaire de la mine de Syama (sud-ouest), les 20 % restants étant entre les mains de l’État malien, indique le site de la compagnie. Resolute est aussi propriétaire du site de production d’or de Mako, au Sénégal voisin, et est engagée dans l’exploration dans ces deux pays et en Guinée.
Des pressions accrues
À noter que depuis le premier trimestre de cette année, la junior minière enregistre une baisse de sa production d’or au Mali. Alors que Resolute, troisième producteur du pays, anticipait d’extraire de 345 000 à 365 000 onces d’or d’ici à la fin de 2024, ses prévisions ont été revues à la baisse, à entre 205 000 et 215 000 onces, selon le dernier rapport d’activité de la compagnie, publié le 29 octobre dernier.
C’est la deuxième fois en un peu plus d’un mois que des employés d’une compagnie minière étrangère sont inquiétés. Ces sociétés sont soumises à des pressions accrues de la junte, qui accorde une attention particulière aux revenus juteux de l’industrie minière. Les autorités maliennes ont fait de la lutte contre la corruption et de la restauration de la souveraineté nationale sur les ressources naturelles leurs mantras. Le Mali est l’un des premiers producteurs d’or en Afrique. L’or contribue à un quart du budget national et trois quarts des recettes d’exportation.
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Les compagnies étrangères qui dominent le secteur minier ont fait les frais dernièrement de l’effort accru de contrôle de la part de la junte. Quatre employés de la compagnie canadienne Barrick Gold ont été détenus plusieurs jours fin septembre, puis relâchés. Barrick Gold a indiqué avoir trouvé un accord avec l’État et avoir versé en octobre 50 milliards de F CFA (80 millions d’euros). Mais l’État a assuré fin octobre que Barrick Gold n’avait pas tenu ses engagements et a menacé de s’en prendre à elle. Le surcroît de pression exercé sur les compagnies étrangères a coïncidé avec le pivot stratégique opéré par la junte en direction de la Russie.
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(avec AFP)
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