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Est de la RDC : la 3ᵉ mine d’étain au monde suspend ses activités d’extraction

Alphamin a pris, jeudi 13 mars, « la difficile décision de cesser temporairement les opérations dans sa mine d’étain de Bisie […] dans la province du Nord-Kivu », dans l’est de la RDC, en raison de la « récente avancée de groupes insurgés en direction » du site, indique dans un communiqué la société, dont le siège est basé à Maurice.

La mine de cassitérite (minerai d’étain) de Bisie, la troisième au monde en terme de production, a produit en 2024 environ 17 300 tonnes de concentré d’étain, soit environ 6 % de l’offre mondiale de minerai d’étain, selon l’Association internationale de l’étain (ITA).

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Depuis l’annonce de la suspension des activités minières à Bisie, le cours de l’étain a grimpé de près de 10 % sur le marché des matières premières à Londres (LME), s’établissant vendredi à 36,315 dollars la tonne, son prix le plus haut depuis août 2022.

Le M23, qui a repris les armes en 2021, soutenu selon des experts de l’ONU par des troupes rwandaises, a conquis ces deux derniers mois les deux principales villes des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, respectivement Goma et Bukavu, à la faveur d’une offensive éclair.

Composants électroniques

Ces dernières semaines, le M23 a notamment progressé dans le territoire de Masisi, au nord-ouest de Goma, et se trouve actuellement à environ 110 km de la capitale provinciale, selon des journalistes de l’AFP. Soit à environ une centaine de kilomètres à vol d’oiseau de la mine, située dans le territoire de Walikale, voisin de celui de Masisi.

Selon le service géologique national français BRGM, la teneur moyenne en étain du gisement de Mpama-North, l’un des deux gisements de Bisie, en faisait, en 2022, le plus riche du monde. Alphamin a annoncé en mai 2024 l’entrée en production à Bisie de son deuxième gisement, Mpama-South.

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« La sécurité des employés et sous-traitants de l’entreprise est sa principale priorité et elle ne peut être garantie à l’heure actuelle. Tout le personnel lié aux activités d’extraction est en cours d’évacuation », selon Alphamin. Seuls resteront sur place des employés essentiels à l’entretien, la maintenance et la sécurité du site, ajoute-t-elle, en indiquant « suivre attentivement l’évolution de la situation afin de pouvoir faire revenir son personnel sur le site minier et reprendre les opérations quand elle pensera sûr de le faire ».

Selon l’Institut américain d’études géologiques (USGS), la RDC a produit 25 000 tonnes de minerai d’étain en 2024, soit environ 8,3 % d’une production mondiale d’environ 300 000 tonnes. L’étain est principalement utilisé pour souder des composants électroniques sur des circuits imprimés et l’essor des secteurs de l’électronique et des énergies renouvelables alimente une demande croissante, selon les analystes.

Espoir de négociations

La RDC « est l’une des deux zones au monde où il est prévu que la production [d’étain] augmente », alors que « d’autres pays commencent à voir s’amenuiser leurs ressources minières, exploitées depuis plus longtemps », a expliqué Alastair Munro, expert métaux à la société de courtage britannique Marex.

La suspension des exportations en provenance de Birmanie a également récemment exacerbé les tensions sur l’offre d’étain, a-t-il ajouté. « La demande est importante, mais les quantités utilisées dans les semi-conducteurs n’ont historiquement jamais été assez importantes pour que le prix des produits soit impacté par une hausse soudaine des prix » de l’étain, a-t-il nuancé.

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Le M23 s’est emparé, depuis 2021, de vastes pans de territoires dans les provinces minières des Nord-Kivu et Sud-Kivu, riches également en coltan, minerai dont est extrait le tantale, essentiel à la fabrication des équipements électroniques modernes. Il a notamment pris le contrôle en avril 2024 de la mine de Rubaya, dans le Nord-Kivu, la plus grande mine de coltan de RDC.

Alphamin se dit « encouragé » par la récente annonce par l’Angola, médiateur dans ce conflit, de la prochaine ouverture, le 18 mars à Luanda, de pourparlers directs entre le gouvernement de Kinshasa et le M23.

Silencieux depuis cette annonce, le président de la RDC, Félix Tshisekedi, a jusqu’ici opposé un refus répété à toute discussion directe avec le groupe armé. Le M23 s’est dit favorable à ces « négociations directes » tout en émettant certaines réserves, exigeant notamment de Félix Tshisekedi qu’il « exprime publiquement et sans ambiguïté son engagement » à ces discussions.

(avec AFP)

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Article écrit publié en premier sur JeuneAfrique.Com

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