Au Soudan, Abdel Fattah al-Burhane annonce la création d’un futur gouvernement de transition

Publié le 10 février 2025 Lecture : 2 minutes.

Un « gouvernement intérimaire » ou un « gouvernement de guerre », qui serait composée d’« experts ». C’est en tout cas l’ambition affichée par le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l’armée et, de facto, à la tête du Soudan, pour le gouvernement de transition qu’il a annoncé vouloir mettre en place, lors d’un rassemblement politique à Port-Soudan, dans le nord-est du pays.

« Nous prévoyons de former prochainement un gouvernement qui mènera à bien les tâches de transition », a-t-il assuré le 8 février devant ses partisans. L’objectif principal de ce nouvel exécutif sera d’aider à « compléter les tâches militaires restantes […] et à nettoyer tout le Soudan » des paramilitaires menés par le général Mohamed Hamdane Daglo, dit Hemetti, a ajouté le leader du pays.

Lors du même discours, Burhane a précisé qu’un document constitutionnel serait rédigé avant la nomination d’un Premier ministre. Il a aussi assuré que l’armée « n’interférera pas dans ses tâches ou ses responsabilités ». D’après lui, ce gouvernement a pour objectif de préparer les bases d’une transition politique plus large, en vue d’élections. En novembre 2024, l’armée avait désigné des civils à la tête de quatre ministères, dont celui des Affaires étrangères.

Des avancées significatives pour l’armée

Comme le rapporte la BBC, les autorités militaires ont d’ores et déjà appelé les pays étrangers à soutenir ce futur gouvernement de transition. Un communiqué du ministère des Affaires étrangères a appelé le 9 février « la communauté internationale, en particulier les Nations unies, l’Union africaine et la Ligue arabe, à soutenir la feuille de route présentée par l’État comme un consensus national pour établir la paix et la stabilité et achever les tâches de la transition ».

L’annonce de ce projet de gouvernement de transition intervient alors que les forces soudanaises ont lancé plusieurs offensives contre les Forces de soutien rapide (FSR) ces dernières semaines, et reprennent du terrain. Le 8 février, l’armée a affirmé avoir repris un secteur clé de la capitale, Khartoum. L’armée et les unités alliées ont « achevé vendredi [7 février] le nettoyage » de Kafouri et d’autres zones de Sharq El Nil, à 15 km à l’est, des « restes des milices terroristes Daglo », a déclaré son porte-parole, Nabil Abdullah.

Le quartier de Kafouri, situé à Khartoum Nord (Bahri), était sous le contrôle des FSR depuis le début du conflit en avril 2023. L’un des plus riches de la capitale, ce quartier abritait jusque-là la résidence d’Abdel Rahim Daglo, frère et adjoint du leader des paramilitaires. Cette prise rapproche l’armée de la reprise totale de Bahri, où vivent près de 1 million d’habitants et qui constitue une pièce essentielle pour le contrôle de la capitale soudanaise.

Ailleurs dans le pays, l’armée a accentué ses frappes contre les FSR au Darfour, et consolidé son emprise sur le nord et l’est du pays, ainsi que certains secteurs du centre.

(Avec AFP)