Publié le 24 décembre 2024 Lecture : 2 minutes.
Ministre en charge de l’Administration et de l’Équipement à la présidence de la République du Sénégal, Cheikh Oumar Diagne a estimé que « ceux qui célèbrent les tirailleurs ne savent pas ce que sont » en réalité ces soldats coloniaux, dans une interview avec une télévision locale, Fafa TV, publiée samedi. « Les tirailleurs sont des traitres. Ils se sont battus contre leurs frères » lors de révoltes ou guerres anti-coloniales en Afrique, a ajouté le ministre.
« (…) Il y a eu des moments où la France leur a fait faire une sale besogne. Mais si on fait une moyenne générale et que l’on décrit la souffrance et l’héroïsme dont ils ont fait montre, ce serait injuste de leur donner ce qualificatif de traitres », a rétorqué, sur la radio privée RFM, l’historien Mamadou Fall.
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« Dessert la bonne cause »
« Ce n’est pas servir la bonne cause », a-t-il ajouté. Mamadou Fall, qui enseigne à l’Université Cheikh-Anta-Diop, de Dakar et est aussi membre du comité de commémoration du 80e anniversaire du massacre du 1er décembre 1944 de tirailleurs africains par l’armée française.
Des événements que la France vient tout juste de reconnaître comme un massacre et que le Sénégal du président Bassirou Diomaye Faye a prévu de faire enseigner dans les écoles et commémorer notamment par des noms de rue.
Sur internet et dans les médias, les propos de Cheikh Oumar Diagne ont également été copieusement critiqués. Certains réclament d’ailleurs son départ de la présidence de la République.
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Le Sénégal a solennellement commémoré cette année et avec une envergure inédite les événements de 1944 au camp militaire de Thiaroye, près de Dakar. Les forces coloniales françaises avaient tiré sur des tirailleurs rapatriés des combats en Europe, pas seulement sénégalais, mais provenant aussi d’autres pays africains, qui réclamaient le paiement d’arriérés de solde.
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De nombreuses zones d’ombre subsistent sur les circonstances du drame, le nombre de tirailleurs tués, leur identité, le lieu de leur inhumation. Les autorités françaises de l’époque avaient admis la mort de 35 personnes. Plusieurs historiens avancent un nombre de victimes bien plus élevé, jusqu’à 400. Les 202 tombes du cimetière de Thiaroye sont anonymes.
(Avec AFP)
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