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Au Niger, Orano veut profiter d’un contexte économique plus favorable

Publié le 13 juin 2024 Lecture : 3 minutes.

La filiale d’Orano, Imouraren SA , « a franchi un nouveau jalon dans la mise en exploitation du gisement d’Imouraren » avec « le lancement des travaux préparatoires » intervenu « récemment », a annoncé mercredi un porte-parole du groupe à l’AFP. « Les infrastructures ont d’ores et déjà été rouvertes pour accueillir les équipes de construction et faire avancer les travaux », a-t-il précisé.

Imouraren, dans le nord du Niger, est l’un des plus grands gisements d’uranium au monde, avec des réserves estimées à 200 000 tonnes. Son exploitation aurait dû débuter en 2015, mais la chute des prix de l’uranium sur le marché mondial, après la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon en 2011, avait gelé les opérations. Mais ces cinq dernières années, le prix du métal lourd radioactif a bondi de 233 % en raison d’une forte demande venue de Chine, d’Inde, du Japon, des États-Unis et d’Europe selon les données avancées par Bloomberg.

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Le lancement des travaux sur le site est « une étape importante pour le développement économique et social de la région », a encore déclaré Orano.

« Établir une logistique d’approvisionnement fiable »

En mars 2023, Matthieu Davrinche, directeur d’Imouraren SA, avait affirmé que la décision d’exploiter ce gisement serait prise en 2028, après des essais en 2024. Des propos tenus avant qu’un coup d’État perpétré le 26 juillet 2023 ne renverse le président élu Mohamed Bazoum, séquestré depuis. Orano avait interrompu ses activités, avant de les reprendre en février 2024.

Le groupe faisait face à l’épuisement des stocks de réactifs chimiques essentiels au maintien de sa production, du fait de la fermeture des frontières de pays voisins du Niger. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) avait alors pris des sanctions économiques et financières pour faire plier le régime militaire, levées depuis.

Orano exploite actuellement une seule mine d’uranium au Niger, la Somaïr, dans la région d’Arlit (nord), après la fermeture de la Cominak en 2021. Mais « des difficultés persistent encore dans la chaîne logistique », selon le groupe. « La Somaïr, avec le soutien d’Orano et des autorités nigériennes, continue ses efforts en vue d’établir une logistique d’approvisionnement fiable pour à terme retrouver et maintenir dans la durée une production à pleine capacité », poursuit Orano.

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Nouvelles alliances

Le Niger, longtemps allié de la France, a désormais tourné le dos à Paris. Les généraux au pouvoir ont obtenu le départ des militaires français et multiplient les invectives contre l’ancienne puissance coloniale. Ils ont également exigé le départ de l’armée américaine de leur sol, en cours, qui devrait prendre fin en septembre.

En parallèle, Niamey cherche de nouveaux alliés et crée de nouveaux partenariats, notamment avec la Russie et l’Iran, qui a fortement augmenté ces derniers mois son stock d’uranium enrichi, selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Sur ce dossier qui a suscité des inquiétudes du côté de Washington, le Premier ministre nigérien, Ali Mahamane Lamine Zeine, a assuré en mai que « rien » n’avait été signé avec l’Iran concernant l’uranium.

D’autres entreprises – chinoises, australiennes, américaines, britanniques, italiennes, canadiennes, indiennes et russes – ont obtenu des permis de prospection des mines d’uranium ces dernières années au Niger. En février 2022, 31 permis de recherche d’uranium et 11 titres d’exploitation d’uranium étaient en vigueur. Le Niger fournit 4,7 % de la production mondiale d’uranium naturel, loin derrière le Kazakhstan (45,2 %), selon les données 2021 de l’agence d’approvisionnement d’Euratom (ESA).

(Avec AFP)

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Article écrit publié en premier sur JeuneAfrique.Com

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