Au Burkina Faso, la 29e édition du Fespaco est ouverte
Publié le 23 février 2025 Lecture : 3 minutes.
La 29e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), important rendez-vous du 7e art africain, s’est ouverte samedi 22 février. Pour cette édition, dont le thème est « Cinéma d’Afrique et identités culturelles », le Tchad est le pays invité d’honneur et son président, le maréchal Mahamat Idriss Déby Itno, a fait le déplacement dans la capitale burkinabè.
« Le thème de cette édition nous invite à une réflexion sur notre identité en tant que peuple africain. Le cinéma est en effet un miroir de la société, un vecteur puissant d’appropriation de notre culture, de nos valeurs, de nos rêves et de nos luttes », a déclaré le ministre de la Culture du Burkina Faso, Gilbert Ouedraogo, lors de la cérémonie d’ouverture, qui s’est tenue samedi au Palais des sports de Ouagadougou, en présence du président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, et du président tchadien. Un important dispositif de militaires des deux pays était déployé à l’intérieur du palais pour assurer la sécurité.
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Quelque 235 films ont été retenus en sélection officielle, dans diverses catégories comme le court métrage, le documentaire, les séries télé, les films d’écoles et les films d’animation. Et 17 films* sont en lice pour l’Étalon d’Or de Yennenga, grand prix du festival, dont deux burkinabè : Katanga, la danse des scorpions, de Dani Kouyaté, et Les Invertueuses, de Chloé Aïcha Boro.
Souleymane Cissé devait présider le jury
Ce prix est décerné par un jury international, que devait présider le réalisateur malien et icône du cinéma africain Souleymane Cissé, décédé mercredi, 19 février, à Bamako, à l’âge de 84 ans. Un hommage lui a été rendu lors de la cérémonie d’ouverture, avec l’affichage de son portrait sous l’ovation du public.
Après la cérémonie a été projeté Black Tea, film hors compétition du réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako, lauréat de l’Étalon d’or 2003 avec En attendant le bonheur et du César du meilleur film 2015 avec Timbuktu. Le festival s’achèvera le 1er mars avec l’annonce du palmarès.
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Ce n’est pas la première fois que le Fespaco se tient dans un contexte sécuritaire dégradé. Le pays est la cible de violences jihadistes qui ont fait des dizaines de milliers de morts depuis dix ans, et une large partie du territoire échappe au contrôle des autorités. La dernière édition s’était tenue en février 2023, quelques mois seulement après l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré, par un coup d’État.
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Sous l’impulsion d’Ibrahim Traoré, le Burkina Faso a redéfini, en quelques années, ses partenariats internationaux : il a tourné le dos à la France, ex-puissance coloniale, pour se rapprocher de ses voisins, le Mali et le Niger, eux aussi gouvernés par des juntes et confrontés à des groupes jihadistes, au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES). Il entretient également de bonnes relations avec le Togo voisin et le Tchad, qui est mis à l’honneur pour ce Fespaco, dont l’Union européenne ou encore l’ONU sont des partenaires financiers.
* Les 17 films en lice pour l’Étalon d’Or de Yennenga, qui sera remis le 1er mars, lors de la clôture du festival :
– Toutes les couleurs du monde, de Babatunde Apalowo (Nigeria)
– Augure, de Baloji (RDC)
– Demba, de Mamadou Dia (Sénégal)
– Diya, d’Achille Ronaimou (Tchad)
– Everybody Loves Touda, de Nabil Ayouch (Maroc)
– Goodbye Julia, de Mohamed Kordofani (Soudan)
– Hanami, de Denise Fernandes (Cap-Vert)
– Katanga, la danse des scorpions, de Dani Kouyaté (Burkina Faso)
– L’Effacement, de Karim Moussaoui (Algérie)
– Les Enfants rouges, de Lotfi Achour (Tunisie)
– Les Invertueuses, de Chloé Aïcha Boro (Burkina Faso)
– Nome, de Sana Na N’Hada (Guinée-Bissau)
– On Becoming a Guinea Fowl, de Rungano Nyoni (Zambie)
– Sanko / Le Rêve de Dieu, de Mariam Kamissoko (Mali)
– The Bride, de Myriam Birara (Rwanda)
– The Village next to Paradise, de Mo Harawe (Somalie)
– Malês, d’Antonio Pitanga (Brésil)
(avec AFP)
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