(Bénin Révélé Mag) – Cotonou accueille depuis le 17 décembre 2018, la deuxième assemblée générale de l’Internationale francophone du dialogue social (Ifds), placée sous le thème « Dialogue social, politiques publiques, migration du travail et économie informelle ». Elle vise à assainir l’environnement des relations professionnelles, gage de création des conditions favorables au développement économique et social et devra durer trois jours.
Le dialogue social est indispensable pour l’instauration d’un Etat de droit au service du développement, selon Guillaume Attigbé, président du Conseil national du dialogue social (Cnds). Dans le cadre des politiques publiques visant le développement inclusif et durable, affirme-t-il, le dialogue social constitue un levier incontournable aux mains des pouvoirs publics et des partenaires sociaux en général, pour instaurer un climat social apaisé empreint de confiance réciproque.
Cette deuxième assemblée générale de l’Ifds réunit plusieurs pays de l’Afrique francophone. L’objectif étant de renforcer la coopération internationale afin de répondre aux défis qui préoccupent le continent, particulièrement les jeunes, dans leur quête quotidienne d’opportunités.
Adidjatou Mathys, ministre du Travail et de la Fonction publique (Mtfp), soutient que pour que le dialogue social ait un impact réel sur le développement, celui-ci doit s’appuyer sur une approche globale qui transcende les préoccupations traditionnelles du monde du travail liées aux salaires et à l’amélioration des conditions de travail, pour englober d’autres enjeux relevant de nouvelles thématiques sociales. Entre autres enjeux, figurent la protection, l’éducation nationale, les soins de santé, le travail, la négociation collective, la dématérialisation des fonctions publiques africaines, etc.
Pour Innocence Ntap Ndiaye, présidente de l’Ifds, l’instabilité sociale et l’insuffisante implication des partenaires sociaux dans l’élaboration des politiques publiques compromettent la création optimale et la redistribution équitable des richesses au niveau des pays. « Les économies ne générant pas suffisamment d’emplois, les sociétés sont exposées de manière structurelle à des migrations de travail qui affectent beaucoup plus les jeunes dans un contexte pourtant propice à la capitalisation du dividende démographique », précise-t-elle.
Depuis des décennies, explique Guillaume Attigbé, les relations professionnelles dans les pays d’Afrique francophone sont marquées par des perturbations du climat social dans les secteurs public et privé avec comme conséquences, la détérioration de la qualité du service public dans l’éducation, la santé et la justice ; et la contribution insuffisante de la productivité du travail et de la compétitivité des entreprises dans l’amplitude et la durabilité de la croissance économique.