Joachim Apithy fait déguerpir les populations du site du futur Port en eaux profondes de Sème-Podji
"Ces populations déguerpies savent très bien que dans le domaine qu’ils occupent règne l’insalubrité et l’insécurité. C’est un vrai ghetto! ", explique le Préfet de l’Ouémé, qui lance cette opération pour le bon déroulement de ce projet important pour l'économie béninoise.
(Bénin Révélé Mag) – Après des mois de sommation et de sensibilisation, le Préfet de l’Ouémé, Joachim Apithy, a lancé ce 21 juin 2018 l’opération de déguerpissement à Zongo, un ghetto de la Commune de Sèmè-Podji. Les occupants du site réservé au port en eaux profondes à Zongo ont donc été déguerpis. Pour le préfet, ces populations ont le choix de rejoindre les sites de relocalisation prévus à cet effet. Explications de Joachim Apithy (Photo) :
« Nous avons suffisamment sensibilisé ces populations. Nombreuses parmi elles avaient demandé de patienter, car elles ont dit qu’elles ont des enfants qui vont à l’école et d’autres ont demandé de patienter jusqu’à la fin du ramadan avant de procéder au déguerpissement, afin de bien mener leur période de jeûne. Ils ont promis que pendant ce temps, progressivement ils quitteront les lieux. Des doléances consenties. Malheureusement, après tout le temps qui leur a été accordé, cela n’a pas été le cas.
Ces populations déguerpies savent très bien que dans le domaine qu’elles occupent règne l’insalubrité et l’insécurité. C’est un vrai ghetto! Nous sommes au bord d’une voie inter-Etat. C’est le corridor (route Cotonou-Porto-Novo) et toutes les autorités empruntent cette voie.
Un site est réservé à ces populations dans la commune d’Abomey-Calavi à Ouèdo. Même un site leur a été trouvé à Zè. Il semble que la mairie de Sème-Podji leur ait également trouvé un site Tohouè. L’essentiel pour eux étant de remplir les formalités. »
Avec le port en eau profonde de Sème-Podji, développer l’économie du Bénin
Pour rendre l’économie béninoise plus compétitive et dynamiser ses activités portuaires, le Bénin envisage de construire un port en eau profonde à Sèmè-Podji, localité située entre Cotonou et Porto-Novo. Un projet qui date de 2010. C’est en effet le 20 janvier 2010 que la Société PIC Network Limited, filiale du GROUPE PETROLIN, de l’homme d’affaires Samuel DOSSOU AWORET, et le gouvernement du Bénin représenté par le Ministère de l’Économie maritime et des Infrastructures portuaires de l’époque, avaient signé la Convention Cadre de Partenariat Public-Privé et d’investissement pour ce projet. La convention relative à la construction du port pétrolier, minéralier et commercial en eau profonde à Sèmè-Podji, elle, avait été signée le 09 décembre 2011. Elle définit les règles du partenariat public-privé (PPP) dans le cadre de la construction, de l’exploitation et de la gestion du port.
Le 22 novembre 2017, le gouvernement de Patrice Talon qui tient à cœur la réalisation de ce projet, a signé la Convention de mise à disposition du site au promoteur. C’était au terme d’un conseil des ministres. En janvier 2018, une équipe de la commission interministérielle d’expropriation et dédommagement des personnes affectées par la réalisation du port en eaux profondes de Sèmè-Podji avait effectué une descente sur le terrain.
Conduite par le président de la commission, Victorien Kougblenou, la délégation avait pour mission de superviser la phase de publicité du processus d’expropriation. Après les échanges avec le maire de la commune de Sèmè-Podji, Charlemagne Honfo, l’équipe s’était rendue dans les arrondissements de Sémè-Podji, Tohouè et Djrègbé. À chacune de ces étapes, le constat était le même: les personnes concernées par l’opération se déplaçaient timidement vers ces sites. Elles préfèrent aller au poste installé à la mairie.
La construction de ce port en eau profonde dont la profondeur est de 15 m fera du Bénin une destination de choix et à nul autre pareil en Afrique de l’Ouest. Ce qui permettra au Bénin d’accueillir de grands navires. Ce qui contribuera au développement économique du pays. Déjà, à côté de ce port en eau profonde, il est prévu une zone franche qui abritera de petites industries de transformation.
Par Bénin Révélé Mag